Comment impliquer l’auditoire grâce à des techniques interactives
Quand on cherche à s’améliorer sur nos prises de paroles, on entend souvent un conseil revenir. Le “Rends tes présentations plus vivantes !” “Provoque de l’interaction !”. Et si ces conseils semblent simples, il est vite très complexe de créer de l’interactivité dans ses présentations. Pour ça, ZEPRESENTERS se pose sur le sujet.
D’où vient cet engouement pour l’interactivité ?
L’interactivité, l’utilisation des temps de questions-réponses, des jeux participatifs comme Kahoot, ou encore le vote à mains levées, est assez présente dans les pratiques de présentations en entreprise.
La source ? Le ras-le-bol des auditoires face à des réunions sans fin, face à un orateur qui récite ses slides chargées en information. Difficile à ce moment-là de déterminer quelle information nous sera vraiment utile, ou si même notre présence était nécessaire.
Capter l’attention des gens : un combat exacerbé par la visio.
On le sait, nous sommes aujourd’hui dans une guerre de l’attention. Johann Hari écrit dans son livre Stolen Focus que l’employé de bureau moyen ne peut jamais atteindre une heure complète non interrompue.
Et cela est aussi vrai pour votre auditoire quand vous prenez la parole. Les notifications, les mails, les téléphones, mais aussi les travaux en bas de la rue, sont autant d’interruptions qui peuvent jouer contre vous.
Et ce problème est d’autant plus présent quand vous êtes en visioconférence, ou il est parfois très compliqué de savoir si les gens vous écoutent ou non, surtout s’ils ont la caméra éteinte. Capter l’attention des gens est donc un sujet de plus en plus important.
Perdre son auditoire, une inquiétude de tous.
Prendre la parole face à un public, cela peut toujours avoir un goût de tunnel. On y rentre avec son deck de slides et son texte préparé, on file tout droit dans le noir avec très peu de signal (comment interpreter ce haussement de sourcil ?) et on termine en espérant qu’il fait encore jour de l’autre côté.
Mais que se passe-t-il si, après 30 min de prise de parole, on se rend compte que la moitié du public a été perdu en route ? Que la slide 5 d’un deck de 40 slide n’a pas été comprise ?
L’interactivité joue souvent ce rôle de vérification du niveau de compréhension de son auditoire, en cours de route. S’assurer que tout est clair, et que personne n’a de question, ou même que ce qui a été dit a été validé par tous.
Interagir avec son public : une solution ludique.
Interagir avec son public, en plus de vitaliser de nouveau l’attention de tous, et de servir de point d’étape afin de s’assurer que tout est compris, peut également servir à intégrer un moment ludique dans la présentation.
En relâchant un peu la pression, la réunion se passe mieux, mais surtout le public peut se sentir assez à l’aise pour participer à la présentation, et la faire grandir.
En effet, instaurer de l’interaction dans une présentation permet à un public de se sentir en capacité d’interrompre le speaker, de poser des questions, de nourrir de témoignages ce qui a été dit. Si prévu dans le temps accordé, c’est un facteur puissant d’engagement dans le projet présenté.
Comment s’assurer que l’interactivité est bien lancée ?
Rendre sa présentation participative est donc une bonne technique pour renforcer l’attention de son auditoire. Néanmoins, démarrer proprement une interaction peut être un instant challengeant.
Changer brutalement de ton : le piège de l’exposé et du Q&A.
Le piège le plus récurrent lors d’une présentation est de préparer son discours et sa narration comme à l’habitude, et de soudainement surprendre son public par un moment d’interaction. Ce moment est d’ailleurs généralement une session de questions-réponses.
On connaît ce silence pesant, stressant parfois pour l’orateur, qui suit les mots “Est-ce que vous avez des questions ?” Et pourtant, pour un public qui vient de passer 10 minutes à 1 heure dans une position d’écoute passive, passer dans un rôle de participant actif est très dur. Cela surprend, et ils ne se sentent pas prêt à être au centre de l’attention.
Pour plus de conseils sur la gestion des questions-réponses en elles-mêmes, vous pouvez consulter un de nos excellents Ze Conseils : Comment gérer les questions pendant une prise de parole ?.
Interagir avec son public, ça se fait dès les premiers mots.
Concrètement, ce problème se règle en annonçant les règles du jeu dès le début. Interagir avec son public ne peut pas être une surprise pour eux. Il faut donc annoncer le plus tôt possible qu’ils seront mobilisés pour poser des questions, et même si possible leur demander leur avis tout au long de la présentation.
Ainsi, chacun se sentira en capacité d’intervenir, et vos échanges en seront enrichis.
Comment jouer avec les différents niveaux d’interactivité ?
Les techniques d’interactions peuvent maintenant prendre plusieurs formes. De la plus rapide, à celle demandant le plus d’effort et de temps, chacune vous permettra d’atteindre un but différent.
En effet, si l’objectif est simplement de s’assurer de l’adhésion de son auditoire et de vérifier sa compréhension du sujet, l’interaction peut rester simple. Au contraire, si on souhaite avoir un retour conséquent de la part de son public, on ira peut-être au dernier cran de l’interaction.
Créer de l’interaction : niveau débutant.
Niveau débutant : créer de l’interaction en demandant tout du long si les choses sont comprises. On se trouve alors sur l’interaction la plus simple à intégrer, mais qui peut être un puissant facteur dans l’engagement des équipes.
En effet, s’assurer que tout se passe bien, et ça dès le début de la présentation, permet également de vite repérer les difficultés de l’auditoire, et donc de les régler au plus vite.
Cette technique prendra donc une forme assez classique de questions toutes les quelques minutes du type “Est-ce que cette partie là est claire ?”, “Est-ce que vous avez des questions jusqu’ici ?”, “Pour l’instant, on est d’accord sur ce point ?”.
Créer de l’interaction : niveau intermédiaire.
Niveau intermédiaire : l’interaction ludique. Ici entre en jeu un moment où une activité peut être lancée. Cette technique, un peu plus conséquente, demande de la préparation. Elle a l’avantage considérable d’être vecteur de lien parmi les équipes.
À cet effet, on peut penser à la création de quiz, de créativité et de recherche de solution en groupe, ou encore même d’utiliser des applications tierce comme Kahoot. Cette technique est bien évidemment à réserver aux contextes qui le permettent !
Créer de l’interaction : niveau difficile.
Niveau difficile : la discussion à part inégale, et la présentation co-construite. L’objectif de cette présentation est généralement de sensibiliser son public sur un sujet clé, puis de lui proposer de se lancer dans une réelle participation afin de discuter ensemble. L’orateur dirige ce moment et ouvre la parole à tous, tout en gardant la main sur le fil conducteur de la discussion et sur le temps consacré.
C’est le moment d’ouvrir la discussion pendant un temps plus ou moins long. Ici aussi, il faudra annoncer la règle tôt, afin que les participants puissent réfléchir aux éléments qu’ils voudraient partager.
Afin de conserver un climat bienveillant durant cette partie de la présentation, il est important de remercier et de noter la valeur de chaque participation du public.
Enfin, l’orateur est le seul qui garde encore la main sur le déroulé de l’échange, il a donc le rôle de gardien du temps, afin d’éviter les hors sujets, mais également de s’assurer que chacun souhaitant s’exprimer en a eu l’occasion.
Les techniques interactives, 3 trucs à retenir.
En conclusion, s’il y a bien trois notions clés à retenir de cet article, c’est que l’interaction n’est pas une technique simplement à la mode. C’est avant tout une excellente manière de travailler ensemble sur le même projet, tout en s’assurant qu’on avance dans la bonne direction. Cela permet d’installer une relation de confiance entre l’orateur et son auditoire.
De plus, gardez en tête que l’interaction ne peut pas apparaître de nul part. Il est important d’annoncer les règles du jeu, et les paramètres de participation, assez en avance et assez de fois pour éviter les silences lourds.
Enfin, il existe de nombreuses manières de provoquer la participation de votre auditoire, et la variété de solutions est à adapter à votre objectif durant votre prise de parole.
Et petit bonus : une présentation ne devrait jamais être un moment de performance de cirque, mais toujours un instant où vous pouvez à tout moment vous adapter à votre public. Il est donc important de savoir improviser.
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