75 – Les 5 apprentissages d’Inoxtag

Aujourd’hui, je vous partage les 5 apprentissages de Inoxtag, ce jeune YouTuber qui a réalisé un documentaire sur son ascension de l’Everest.

Pour ne rien vous cacher, je n’avais pas prévu de faire un épisode sur ce sujet. Mais j’ai été rattrapé par l’actualité, et à moins d’avoir vécu sur une île déserte totalement déconnectée du monde, vous avez forcément entendu parler de Inoxtag, ce jeune YouTuber de 22 ans, qui a réussi de mon point de vue deux grands exploits.

Le premier, c’est bien sûr d’avoir gravi la plus haute montagne du monde, l’Everest, sans expérience d’alpinisme, mais après une préparation intensive d’un an.

Et le second exploit, c’est celui d’avoir produit « Kaizen », un documentaire remarquable tant sur le fond que sur la forme qui a battu tous les records d’audience en France. À l’heure où j’enregistre ce podcast, le documentaire a dépassé les 35 millions de vues sur YouTube et je pense que depuis, Inoxtag a dû faire à peu près tous les plateaux de télé, radio, chaînes YouTube et podcasts du marché. Pas mal, non, pour un documentaire de 2h30.

Et c’est de ce second exploit dont j’avais envie de parler aujourd’hui. Parce que de mon point de vue, si le succès est au rendez-vous, c’est parce que « Kaizen » est un petits bijou de maîtrise des techniques de storytelling, qui sont autant d’apprentissages que vous pouvez mettre en œuvre dans vos futures prises de parole.

Et je vous propose que l’on décrive tout ça ensemble en cinq extraits.

1er extrait « L’Everest, c’est la plus haute montagne du monde. C’est un sommet légendaire qui fascine les alpinistes depuis très longtemps. Et vouloir s’aventurer à des altitudes aussi extrêmes… Ça comporte de gros risques. Il y a d’énormes crevasses, un froid glacial qui peut te faire perdre tes membres. Évidemment, il y a l’altitude. Plus tu montes, plus ton corps dépérit. Au-delà de 7500 mètres, c’est ce qu’on appelle la zone de la mort. Et si ton organisme y réagit mal, tu risques un œdème pulmonaire, un œdème cérébral. Tu peux même perdre la vue ».

Premier apprentissage d’Inoxtag : démarrez fort !

Le premier enjeu quand on prend la parole, c’est de capter l’intérêt du public pour lui donner envie d’écouter la suite.

Et c’est exactement ce que fait Inoxtag dans les premières minutes de son documentaire. Il plante un décor dramatique, cela se voit bien sûr dans les images, mais s’entend aussi dans la musique et dans les mots qu’il emploie. Ce n’est pas rien de se retrouver dans la zone de la mort, n’est-ce pas ?

Et c’est exactement ce que vous devez faire dans vos présentations. Créer une tension pour capter l’attention.

Alors entendons-nous bien, je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut faire votre entrée sur scène sur une musique d’orchestre symphonique et de faire peur au public, mais tout simplement de démarrer fort.

Donc, évitez les introductions rébarbatives avec les données clés de votre entreprise, la présentation de l’organigramme, le tour de table interminable et le sans-piternelle sommaire qui donne envie au public de tout faire, sauf de vous écouter.

Pour démarrer fort, vous pouvez par exemple commencer par une phrase choc. Une citation inspirante, un chiffre qui interpelle, une image qui marque les esprits, ou encore une question rhétorique. Bref, un élément qui permet au public de mesurer l’enjeu et l’importance du sujet que vous allez présenter.

2ème extrait « YouTube, ça m’a permis de réaliser mes rêves ». Et il y a un an, j’ai eu envie de me lancer dans une aventure un peu particulière ». Inoxtag a fait une grande annonce sur sa chaîne. Il a annoncé qu’il voulait monter l’Everest. Le plus haut sommet du monde. Il donne une image un peu de gars fou fou dans ses vidéos. Après l’annonce, je me casse sur mon ordinateur pour que tout le monde en parle. Je reçois beaucoup de messages de soutien. Mais je me suis bien fait insulter aussi. Ça perturbe ce milieu de la montagne que j’aime beaucoup. Mais que reste-t-il ? Juste le fait de pouvoir dire que j’y suis allé. Mais non, tu l’as violé l’Everest. Tu n’as rien vu. Et je les comprends ces gens-là. Je suis pas de ce milieu, mais je me dis pourquoi pas essayer. Et si je suis pas prêt, je fais le mytho. Au pire j’échoue, mais au moins j’aurai appris. Et il y a une chose qui est sûre, c’est que va falloir que je change. Parce qu’à ce moment-là, mon quotidien, c’est catastrophique. Je dors mal, je suis décalé, je mange de la merde, je fais pas attention. Et physiquement, j’en parle pas ».

Deuxième apprentissage : toute histoire est le récit d’un changement

Toujours dans les premières minutes du documentaire, on comprend dans ce second extrait qu’Inoxtag n’est pas du tout prêt physiquement et psychologiquement à réaliser un tel exploit. C’est le point de départ essentiel qui va nous tenir en haleine.

Ainsi, le documentaire n’est pas construit comme un tuto pour expliquer comment gravir l’Everest, mais suit un arc de transformation classique en storytelling. Un protagoniste imparfait, vulnérable, face à un défi colossal. Et ce n’est pas tant le sommet de l’Everest qui fait l’histoire. mais le chemin pour y arriver.

« Kaizen », c’est le récit du changement d’un jeune Youtubeur inexpérimenté qui va progressivement devoir transformer son mode de vie et son regard sur le monde pour atteindre son but.

Et bien dans vos présentations, faites la même chose. Plutôt que de faire un exposé pour expliquer comment vous allez vous y prendre pour mettre en œuvre un projet, racontez le changement que vous souhaitez provoquer.

Qu’est-ce que votre idée va changer ? Quels sont les obstacles que vous allez devoir surmonter ? Qu’est-ce que votre public va y gagner ? Car oui, appliquer le storytelling à vos présentations, c’est faire le récit du changement provoqué par votre idée.

3ème extrait « Aujourd’hui, journée de test. On a le test à l’hypoxie. Ça va permettre de tester la résistance de ton corps au manque d’oxygène. Plus tu vas monter en attitude, plus tu auras ce manque d’oxygène. Et du coup, c’est un des meilleurs indicateurs pour savoir si tu es fait ou pas pour ça. Et ça, malheureusement, c’est un truc qui ne bouge pas avec l’entraînement. Si le test n’est pas bon, c’est fini. C’est la fin de l’aventure. C’est à dire même si je m’acharne et je m’entraîne toute l’année, ce paramètre, je ne peux pas le changer ? T’es foutu, c’est fini, tu rentres chez toi. Je suis malade un jour avant. Ça me casse les couilles, moi j’ai trop le seum. Quand tu y arrive, putain, qu’est-ce que c’est bon. C’est trop bon ».

Troisième apprentissage : il n’y a pas de bonnes histoires sans résistance au changement

« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Cette citation du « Cid » nous rappelle à quel point toutes les bonnes histoires ont besoin de résistances pour nous tenir en haleine. Le héros a une quête, mais évidemment, il va rencontrer de nombreux obstacles sur son chemin, et c’est ce qui rend l’histoire intéressante.

Et c’est exactement comme cela qu’est structuré le fil narratif de « Kaizen ». Pendant 2h30, Inoxtag va devoir surmonter une succession d’épreuves physiques et psychologiques pour assouvir sa quête de changement.

Et bien pour structurer votre présentation, faites la même chose. Quand vous présentez une idée, vous allez forcément avoir un grand nombre de résistances à lever pour la mettre en œuvre et pour convaincre votre audience de sa pertinence.

Il est donc essentiel d’identifier ces résistances afin de structurer votre argumentation dans un fil narratif cohérent et captivant. Par exemple, dans cet épisode, j’ai commencé par vous dire que « Kaizen » était un petit bijou de maîtrise des techniques du storytelling.

Et la résistance que je dois lever, c’est d’apporter les preuves de cette affirmation. Et j’ai structuré mon argumentation en cinq apprentissages.

4ème extrait « Quand j’étais en bas de l’Everest, je regardais l’Everest, je me suis dit, je peux pas le faire. Il était tellement haut, je me suis dit, je peux pas le faire. Et je pense qu’il y a plein de gens qui sont comme ça dans leur vie actuellement. Je pense qu’il y a plein de gens qui sont là à avoir des rêves, qui sont tellement hauts qu’ils se disent, c’est pas possible, je peux pas le faire. Même si tu vois la montagne, elle est tellement haute, elle est impossible à monter. Et bien, petit pas par petit pas, tu peux la monter. Et ce que je retiens, c’est même pas l’Everest. C’est tout ce que j’ai découvert, c’est toutes les montagnes que j’ai montées, c’est toutes les aventures que j’ai vécues, tous les gens que j’ai rencontrés. J’ai ouvert des possibilités dans ma vie ».

Quatrième apprentissage : pour bien conclure, ancrer les bénéfices du changement

Et c’est ce que fait merveilleusement bien Inoxtag dans cet extrait issu des dernières minutes du documentaire. En guise d’épilogue, il rappelle tous les bénéfices liés aux changements qu’il a vécus pour inciter son audience à faire comme lui.

Eh bien, quand vous prenez la parole, c’est exactement ce que vous devez faire au moment de la conclusion. Projetez votre public dans un futur désirable en lui rappelant les gains et bénéfices liés aux changements provoqués par votre idée ou votre projet.

5ème extrait « Et c’est ça, « Kaizen ». C’est ça le nom du documentaire. C’est pour ça que je l’ai appelé « Kaizen ». Ça veut dire s’améliorer jour après jour. Devenir meilleur petit à petit. Petit pas par petit pas, tu gravis les plus hauts sommets ».

Cinquième et dernier apprentissage  d’Inoxtag : avoir un bon slogan

Le slogan, c’est le pitch du pitch. C’est la quintessence d’une idée ou d’un projet. Et avoir un bon slogan, c’est essentiel pour marquer durablement les esprits. Et c’est exactement pour ça qu’Inoxtag conclut en partageant le sens du mot « Kaizen » en l’exprimant dans son slogan « Petit pas par petit pas, tu gravis les plus hauts sommets ».

Parce qu’au final, c’est l’idée centrale qu’il souhaite que les gens retiennent de son documentaire. Et d’ailleurs, ce slogan « Petit pas par petit pas » il le réutilise systématiquement dans tous les interviews qu’il donne ensuite.

Eh bien, je vous conseille de faire la même chose pour tous les projets que vous présentez. Faites l’effort de les exprimer dans un slogan qui claque, afin que votre public puisse s’en souvenir et relayer facilement votre message. Et si vous voulez savoir comment créer un bon slogan, je vous invite à écouter ou réécouter l’épisode 29 de Moments de vérité.

En synthèse, démarrer fort pour capter l’intérêt, raconter le changement pour tenir en haleine, identifier les résistances pour bien argumenter, ancrer les bénéfices pour bien conclure, et exprimer votre idée en un slogan mémorable.

Voilà les 5 apprentissages d’Inoxtag que j’avais envie de partager avec vous dans cet épisode. Bien entendu, il y aurait plein d’autres choses à décrypter dans ce documentaire. J’aurais pu évoquer la mise en image qui est particulièrement réussie, ou encore l’aisance et l’authenticité d’Inoxtag face aux caméras qui renforcent le sentiment de sincérité et l’impact du documentaire. Mais ça, c’est une autre histoire.

Merci d’avoir écouté ce 75e épisode de Moments de Vérité. Dans le prochain épisode, je vous explique comment devenir un leader influent.

12 min
Saison 6
Publié le 15 octobre 2024
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